À Paris, lors des récentes manifestations contre le passe sanitaire, les personnes interpellées avaient leur portable sur elles et se sont vu systématiquement demander leur code PIN. Quel que soit le délit pour lequel on les suspectait : du simple « groupement en vue de commettre des dégradations » (le délit préféré de la police puisqu’il s’agit d’un délit de suspicion de vouloir commettre un délit !) à la prétendue « violence sur représentant de l’autorité publique » pour une grenade lacrymogène renvoyée aux pieds des CRS, les portables de chaque personne aux mains de la police étaient la priorité. SMS, images téléchargées, derniers sites consultés, fond d’écran… Tout est bon à prendre, tout est passé au crible par les policiers dès qu’ils arrivent à accéder à l’intérieur de votre téléphone.
Et pour vous forcer à donner votre code PIN, il existe un délit prévu par la loi : désormais quasiment toute personne qui refuse de donner son code PIN à la police est poursuivie. Ça a notamment été le cas pour les personnes interpellées à Paris dernièrement, mais cette pratique est désormais de plus en plus répandue. Il suffit de vous suspecter pour « groupement » (suspicion extrêmement simple à fabriquer pour la police), de vous placer en garde à vue et de demander l’accès à votre téléphone. Si vous refusez, vous êtes poursuivi, alors même que l’interpellation de départ n’avait pas lieu d’être.
Les députés ont en effet ressorti depuis quelque temps une vieille loi de 2001 concernant à la base le cryptage sophistiqué dans les opérations terroristes, pour la détourner et faire en sorte qu’elle concerne désormais le code privé du smartphone de chaque citoyen-ne ! Et la peine prévue est volontairement sévère : trois ans d’emprisonnement et 270 000 euros d’amende…
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