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Etudiant-e-s et lycéen-ne-s dans la rue le 22 mars

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Mobilisation étudiante et lycéenne du 22 mars.

Un blocage bien accueilli

La journée de mobilisation étudiante a commencé au petit matin par le blocage de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines voté la veille en Assemblée Générale. Les étudiant.e.s mobilisé.e.s se sont rassemblé.e.s devant l’entrée principale afin d’expliquer à leurs pairs les raisons de cette action. Pour cela un tract répertoriant les premières revendications avait été préparé

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Les premier.e.s étudiant.e.s sont arrivé.e.s, et si une partie est rentrée, un certain nombre est resté jusqu’à 9H afin de prendre part à la manifestation. Cette heure de flottement a été l’occasion de discussions avec de nouvelles personnes, à qui il manquait parfois juste certaines informations pour se mobiliser. Quel qu’ait été leur choix, les étudiant.e.s ont été mis au courant de la mobilisation en cours et de ses principales motivations. L’action a globalement été bien accueillie ; favorisée par l’installation progressive du climat militant : depuis presque un mois maintenant des tombes représentant certains droits universitaires sont plantées devant la FLSH. L’information a rapidement circulée entre étudiant.e.s, les arrivées se sont faites plus rares. Un mail du doyen ne précisant pas les raisons de la mobilisation n’a pas tardé à être envoyé à l’ensemble des étudiants, peu avant 08h : fermeture justifiée pour « des raisons de sécurité ».

Les CPE, des responsables zélés

A un peu plus de 9 heures le cortège est parti de la FSLH en direction du carrefour Tourny. Contrairement à la semaine dernière, pas de policiers pour accompagner la manifestation - peut-être étaient-ils occupés par l’opération escargot de la Dirco sur l’A20 ?
Le cortège s’est d’abord arrêté au lycée Renoir dont les portes avaient été fermées par le CPE de l’établissement. C’est ainsi que les lycéen.nes souhaitant partir en manifestation ont été retenu.e.s à l’intérieur. Directive nationale suivie à la lettre pour la deuxième semaine de suite.
Le second point d’arrêt était le lycée Valadon. Le cortège étant arrivé durant la récréation, une trentaine de lycéens a tout de suite intégré la manifestation, quand d’autres restaient sur le parvis de l’établissement. Les étudiant.e.s ont alors entonné les principaux slogans et certain.e.s ont tenté d’aller discuter avec les lycéens. La CPE et la directrice du lycée sont venues, et, invoquant le caractère privé du parvis de l’établissement, ont physiquement empêché que les rencontres entres étudiant.e.s et lycéen.nes aient lieu. De leur côté les étudiant.e.s ne se sont pas limité.e.s à crier des « Valadon avec nous ! » comme les fois précédentes, mais ont expliqué les raisons de la manifestation en insistant sur le fait que les lycéens étaient les premiers concernés par la réforme du Plan Etudiant.
Après un arrêt de plus d’un quart d’heure, le cortège est reparti pour rejoindre le point de rendez-vous entre les différentes mobilisations (SNCF, Services publics, hôpitaux, EPHAD, avocats du barreau de Limoges etc.) et d’autres lycéen.nes ont suivi le mouvement. Un rapide comptage a permis d’établir que nous étions un peu plus de 200 étudiants et lycéens. La manifestation était joyeuse et les chants repris avec beaucoup de vigueur. Les lycéen.nes sont conscient.es de l’avenir morose que leur prépare le clan Macron, la prochaine fois peut-être qu’ils s’organiseront pour répondre collectivement aux directions d’établissements. Pour rappel, le site Paris-luttes avait publié quelques conseils pour bien bloquer son lycée.

Durant le trajet jusqu’au point de ralliement au Carrefour Tourny le cortège a été avec enthousiasme . Une fois arrivé j’aperçois un retraité en larmes. Je l’interpelle en demandant si « tout va bien ». Il me répond que oui, que le fait de nous voir lui rappelle des souvenirs. L’un des membres du personnel de la FLSH nous rappelle que tout est lié et que nous sommes « dans le même bateau ». Un retraité en larmes évoque le fait que ce 22 mars 2018 est l’anniversaire du début de la mobilisation de mai 68. Sa volonté de passer le relais est très nette, il ne nous reste qu’à continuer ce début .

Vers un début de convergence ?

Une fois arrivé.e.s au point de ralliement les étudiant.e.s et lycéen.nes ont été chaleureusement accueillis alors qu’ils scandaient : « Etudiants, lycéens, chômeurs et salariés, c’est tous ensemble qu’on va lutter, c’est tous ensemble qu’on va gagner ! »
L’arrivée des cheminots ne tarda pas. Quiconque a participé à cette manifestation a pu constater le fait qu’au-delà des particularités de chaque secteur touché par l’offensive générale d’E. Macron - réutilisant la même recette que M. Roger Douglas, datant de 1989 en Nouvelle-Zélande : la « stratégie du choc » - un principe unificateur commence à voir le jour, par l’identification d’une cause commune. Après une dizaine d’année de crise financière et d’austérité la conjoncture n’est plus la même. Il semblerait donc que, la situation ayant changé, les mêmes causes ne produisent pas mécaniquement les mêmes effets. Cette rencontre aboutira-t-elle à une convergence malgré les efforts répétés de la quasi-totalité de la sphère politico-économico-médiatique ? [1]

Une forte mobilisation

Le journaliste du Populaire du Centre a lui-même reconnu la forte mobilisation. En effet, selon ce dernier le début du cortège avait déjà dépassé la Mairie que la fin du cortège n’était pas encore partie. Cette journée, pourtant la première, nous rappelle la plus grande journée de mobilisation durant la manifestation contre la loi travail en 2015 qui était allée sur l’autoroute. Cette mobilisation importante a mis en joie une bonne partie du cortège et ne demande qu’à recommencer. Pour revenir encore plus nombreux le coup d’après ?

Les forces de l’ordre menées en bateau par la CGT ?

Après avoir réalisé une opération escargot plus tôt dans la matinée la CGT a changé l’itinéraire de la manifestation au dernier moment, une fois arrivé Place Denis Dussoubs. Pour une fois, la manifestation a donc été allongée. La présence de France 3 Limousin et des slogans étrangement plus radicaux que d’habitude de la part de Force ouvrière sont également à noter.

Une fois arrivé à la Préfecture les différentes organisations ont pris la parole et un appel à une manifestation sauvage en direction des services centraux de l’Université de Limoges a été donné par la porte-parole du Collectif Pour la Protection d’Unilim. Plus d’une soixantaine d’étudiant.e.s et de soutiens ont alors poursuivi leur chemin, en musique. Arrivé.e.s devant la présidence, l’hésitation collective n’a permis ni d’envahir comme cela avait été le cas la semaine dernière ni de faire descendre le président de l’université comme cela a d’abord été demandé. C’est donc lui qui a mené la danse en n’acceptant que de recevoir quatre représentant-e-s étudiants. Parmi eux, deux membres de l’UNEF, syndicat étudiant, un membre des étudiants de la France Insoumise et deux ne faisant parti d’aucune organisation. Cette rencontre a été sans grande surprise puisque ce dernier est resté campé sur ses positions. Nous ne nous faisions pas d’illusion et n’espérions pas infléchir la politique de l’université via cette entrevue. Cette dernière a toutefois permis d’obtenir des prises de positions claires et argumentées - ce qui ne signifie pas que nous tenions ces arguments pour valides : une synthèse de cette rencontre ainsi qu’une déconstruction du discours des promoteurs de cette réforme sera prochainement disponible.

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Un déblocage sans dégradation, quoi qu’en dise la fédération LEA

Communiqué du Collectif à propos de la journée de mobilisation du 22 Mars.

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La lutte continue

Si cette journée semble franchir un cap dans la mobilisation étudiante il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Deux dates sont d’ores et déjà prévues. Le jeudi 29 mars avec une assemblée générale durant laquelle la réaction violente des forces de l’ordre et d’un groupuscule fasciste (à l’Université de Montpellier) seront abordées, ainsi que les suites de la mobilisation. Ni flics ni fachos dans nos facs ! Et enfin une prochaine date est posée, le mardi 3 avril suite à l’appel de l’intersyndicale. Affaire à suivre.



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